Une question loin d’être tabou, qui alimente beaucoup les débats, et qui a le besoin d’être approfondie. À travers cet article, je vais vous faire un retour sur mon expérience, en espérant que cela puisse vous guider, surtout si vous êtes en quête de réponses, tout comme je l’ai été à une époque.
Cette question, je la pose volontiers, car aujourd’hui un hastag circule massivement : #AuteurEnColère. À l’heure où je publie cet article, le régime social des artistes auteurs devrait être réformé d’ici peu, alors que la première consultation s’est effectuée le 23 mai 2018. C’est l’une des raisons qui m’a poussé à écrire cet article pour donner un petit aperçu de cette activité pour celles et ceux qui se lanceront prochainement.
Édition : comment se faire éditer ?
Généralement, c’est le choix par défaut. D’ailleurs, c’était mon cas l’année dernière. Lorsque vous écrivez un roman, une fois votre copie revue à la loupe, la première chose qui vous vient à l’esprit est sûrement de contacter une maison d’édition et d’en connaître le retour.
Pourtant, à partir de cette étape, vous allez devoir cibler les maisons d’édition. Au préalable, avant d’envoyer « sauvagement » votre copie, via un formulaire de contact par exemple, je vous conseille de regarder le genre de publication de votre futur éditeur. Il n’est pas rare que certaines maisons d’édition soient spécialisées dans un genre précis. Si le vôtre est le heroic fantasy, qui est un excellent choix au passage, et je dis cela avec une grande objectivité ( 😉 ), je vous déconseille de vous adresser à un éditeur qui clame, haut et fort, son penchant pour le polar.
Pour l’anecdote, j’ai connu cette situation lorsque j’ai souhaité une critique de la part d’une chroniqueuse. Cette personne m’avait gentiment fait remarquer qu’elle n’était pas attirée par ce genre de lecture. Autant pour la recherche d’une maison d’édition, c’était évident pour moi, autant pour obtenir une chronique littéraire, sur mon premier roman Cœur de menhir : une prophétie oubliée, ça m’était complètement sorti de l’esprit ! Donc essayez de prendre cela en compte pendant votre recherche.
Comment démarcher un éditieur ?
Après avoir repéré les maisons d’édition que vous souhaitez démarcher, vous devez déjà franchir un obstacle : convaincre un éditeur de vous éditer. Selon la structure, il est possible qu’un comité de lecteur agisse, en premier rideau, pour effectuer un tri parmi les nombreux manuscrits reçus. Et entre les nombreuses solutions qui vous seront proposées, je vous invite fortement à privilégier le « côté humain », c’est-à-dire, à prendre cinq minutes de votre temps pour vous faire connaître.
Pour ma part, j’avais été conseillé par Romain Godest, auteur de littératures fantastiques et maritimes, qui m’avait justement conseillé cette approche. Vous pouvez par exemple les contacter par téléphone ou vous rendre à un salon du livre afin d’échanger de vive voix. Car comprenez bien une chose : vous n’êtes pas seul à vouloir être édité ! Il faut avouer que certains éditeurs sont inondés de manuscrits et parfois, ils sont obligés de fermer la réception des documents pour ne pas boire la tasse. Donc, ne serait-ce que pour connaître le planning de publication de l’éditeur, et le délai pour le retour sur votre manuscrit, une bonne conversation « à l’ancienne » serait la bienvenue.
Attention, soyons clair, je ne dis pas que cela vous garantit un contrat de publication, mais cette approche sera plus appréciée que l’envoi d’un vulgaire e-mail depuis le site de l’éditeur. De plus, cela lui permettra de mettre un visage sur le manuscrit. Me concernant, grâce au bouche-à-oreille, j’ai pu contacter et rencontrer mon futur éditeur de l’époque.
Droit d'auteur pour un livre publié
Pour finir, votre rémunération. Ne vous attendez pas à un chiffre mirobolant. En temps normal, l’auteur est sûrement celui qui touche le moins parmi les différents intervenants. Et votre futur éditeur vous proposera un pourcentage qui se situe entre 8 et 12 % du prix du livre. Sans oublier que ce pourcentage est hors taxe… Donc vous devez encore enlever environ 8 à 9 % pour les impôts.
Exemple pour un livre au prix unitaire de 20 €.
- Vos droits d’auteur brut 10 % = 2 €.
- Votre imposition : 9 % sur 2 €. Environ 0,18 €.
- Vos droits d’auteur net = 2 – 0,18 = 1,82 € par livre vendu.
Maintenant, à vous de voir si cela vous convient. Si c’est le cas, et que votre rémunération est supérieure à 8 842 € (chiffre 2018) sur l’année de publication de votre roman, vous allez pouvoir être affilié à l’Agessa, la sécurité sociale des artistes auteurs. Malheureusement, je ne pourrai pas vous aiguiller davantage pour cette étape. Mais n’hésitez pas à les contacter pour plus de renseignements.
Autoédition : quelle structure choisir ?
Cette option concernera celles et ceux qui souhaitent entreprendre. Pourquoi ? Parce que vous allez devoir, en plus d’être un auteur de romans, être un éditeur ! Avant de se lancer dans cette « aventure », sachez que lorsque vous êtes édité, vous entrez dans une zone de confort, où la gestion et la promotion de votre roman seront effectuées par l’éditeur. Là, pour le coup, il va falloir sortir de cette zone !
Pour le commencement, il faudra créer votre entreprise ! À moins que cela ne soit déjà fait. Si ce monde vous est inconnu, je vous recommande fortement de vous faire aider. Pour celles et ceux qui s’en sentent capable, le statut de microentreprise devrait être suffisant dans un premier temps. Étant invisible pour le grand public, le temps de vous faire connaître, vous n’allez pas générer un chiffre d’affaires de grande envergure, donc il n’y a pas lieu de créer une S.A.
Avant de passer à l’étape suivante, si vous souhaitez protéger votre œuvre, sachez qu’il existe plusieurs méthodes :
- vous pouvez vous envoyer votre manuscrit, avec un accusé de réception, et en conservant soigneusement le document dans son emballage sans l’ouvrir.
- vous pouvez protéger votre oeuvre avec La Société des Gens De Lettres : SGDL
Définir le prix de son livre
Une fois les formalités complétées, vous allez devoir passer à une étape très importante : fixer le prix de votre livre. Comme l’investissement proviendra très certainement de votre poche, à moins de vous lancer dans un financement participatif, il sera crucial de rentabiliser vos achats. Pour ce faire, prenez soin de rassembler les dépenses liées à la publication de votre livre :
- Imprimeur
Le prix dépendra du nombre de pages, de la texture, du format, et si vous souhaitez une colorisation à l’intérieur (ex : bande dessinée).
- Illustrateur
Si vous en cherchez un, pour faire votre couverture ou pour des illustrations, je vous recommande Christophe Le Galliot, qui n’est d’autre que l’auteur des illustrations et de la couverture de mon premier roman. Je « l’emploie » actuellement pour le deuxième tome, qui arrivera prochainement.
- Correction professionnelle
Comptez environ 2€ / 1 000 caractères. Pour 300 000 caractères, la correction de votre manuscrit vous reviendra à 600 €. Si vous utilisez un logiciel pour la correction, faites une relecture très attentive.
- Mise en page
Les trois prestataires, ci-dessus, seront en mesure de vous proposer ce service. Toutefois, à l’intérieur du livre, il ne faut pas oublier :
- le nom (ou raison sociale) et l’adresse de l’éditeur ;
- le nom (ou raison sociale) et adresse de l’imprimeur (le pays en cas d’impression à l’étranger), mais généralement il s’en charge ;
- la date de l’achèvement du tirage ;
- la mention « Dépôt légal » suivie du mois et de l’année du dépôt (plus d’informations ci-dessous) ;
- la mention de l’ISBN (plus d’informations ci-dessous) ;
- le prix en euros ;
- la mention de l’ISSN lorsque l’ouvrage déposé appartient à une collection éditoriale.
- (Facultatif, mais recommandé) mettre un remerciement pour les soutiens reçus, communiquer l’adresse de vos réseaux sociaux et ou de votre site internet.
- Marge librairie
Le libraire peut vous demander entre 25 et 40 % du prix HT (au préalable, il faut déduire les 5,5 % de TVA), que ce soit pour les mettre en vitrine ou pour une séance de dédicaces.
- Impôts
Coût variable, si vous déclarez votre chiffre d’affaires en BNC ou BIC et si, éventuellement, vous bénéficiez de l’Accre.
Avec tous les éléments en main, vous allez pouvoir définir vos dépenses et le prix de votre roman. Mais surtout, pensez bien à mettre votre marge. Une fois que le prix sera fixé, il sera définitif et restera le même, quelque soit l’endroit où il sera vendu.
Comment diffuser son livre ?
Avant toute chose, vous devez obtenir un numéro ISBN. C’est une série de chiffres qui permet l’identification du livre. Voici la procédure. Lorsque vous recevrez ce numéro, un autre y sera associé : le numéro EAN. Grosso modo, c’est votre code-barres. Voyez avec l’un de vos prestataires pour l’intégrer à la quatrième de couverture. Et enfin, le dépôt légal. Il s’effectue auprès de la Bibliothèque Nationale de France. Plus d’informations sur le site de la BNF.
Maintenant que vous avez défini votre prix, il est primordial de répondre à cette question : où est-ce que vous allez le vendre ? Là encore, il n’y a pas de recette miracle. Je préconise de l’huile de coude et un mental positif. Contactez les librairies autour de chez vous et proposez leur votre roman. N’hésitez pas à demander la possibilité de faire des séances de dédicaces dans des lieux appropriés : centre culturel, FNAC, bibliothèque… Vous pouvez également opter pour un site internet – un blog est le minimum pour augmenter votre visibilité – pour vendre votre roman. Mais c’est un coût supplémentaire qui s’ajoute. Si cela est compris dans votre budget, sachez que je propose cette prestation.
Après, vous pouvez toujours passer par des plateformes, comme Amazon, pour vendre votre roman en version papier ou numérique. Malheureusement, je n’utilise pas encore ces dernières. Dans les semaines à venir, il se peut que j’intègre la vaste “bibliothèque” des e-books, mais pour l’heure, si votre projet requiert des réponses rapidement, je vous recommande le site d’une auteure : Anaïs W. Elle a déjà traité le sujet et vous pourriez trouver les informations recherchées.
Comment choisir ?
Posez-vous les bonnes questions. Souhaitez-vous déléguer la gestion et la promotion de votre roman ? Avez-vous les capacités de rebondir si votre financement s’avère infructueux ? Êtes-vous prêt à entreprendre la publication de votre livre, comme un chef d’entreprise ? La liste est encore longue, mais après une réflexion, vous devriez pouvoir choisir.
Pour conclure, si vous optez pour l’autoédition, j’ai envie de dire : « Tout dépendra de vous ! ». Vous êtes le seul décisionnaire de votre projet. Avant tout, il faut y croire, choyer votre projet, le revoir régulièrement en vue de l’améliorer. Sans oublier de se faire aider ! Parfois, un coup pouce permet de remettre le pied à l’étrier.
J’espère que ces quelques informations pourront vous aiguiller et vous serviront à prendre votre décision. Quoi qu’il en soit, rien n’est figé. L’année dernière, j’étais édité, aujourd’hui, je suis auteur indépendant. Donc allez au bout de vos idées. N’hésitez pas à me faire part de votre retour sur expérience dans les commentaires ou à poser une question, si besoin.
À très bientôt sur le site,